À propos

Je m’appelle GARCIA Sonia et je suis Infirmière Puéricultrice Diplomée d’État.

Lors de mon exercice en tant qu’infirmière en service de réanimation néonatale, où l’alimentation s’effectue principalement par voie parentérale ou entérale, je n’avais que peu d’expérience en matière d’alimentation per os du nouveau-né prématuré. Je n’eus que peu d’occasions d’administrer un biberon et pas une seule d’accompagner un allaitement maternel. Le refus de cet objet en matière plastique introduit dans la bouche d’un enfant né prématurément, sa non réactivité, de légers mouvements de succion inefficaces ou bien non coordonnés, un manque de plaisir, une déglutition passive du lait qui coule en bouche, où encore des alarmes de désaturation et de bradycardie en cours de tétée ne m’avait pas surprise étant donné mon manque de connaissances et l’immaturité de ces enfants nés avant terme. C’est en exerçant par la suite, en service de médecine néonatale, et après avoir assisté à une table ronde sur les troubles de l’oralité au cours des XXXVIèmes journées nationales de néonatalogie à Paris que j’ai réalisé que l’autonomisation alimentaire des nouveaux nés prématurés s’avère être un réel problème. Certes, lors du passage de l’alimentation par sonde gastrique au biberon ou au sein maternel, si l’enfant présente des troubles, son hospitalisation sera prolongée jusqu’à ce qu’il acquière son autonomie alimentaire complète. Mais cela accentue la perturbation de la construction du lien mère-enfant déjà particulièrement difficile à créer lors d’une naissance prématurée. Sans compter qu’une hospitalisation longue représente également un coût non négligeable.

Afin de sensibiliser l’équipe soignante du service de néonatologie dans lequel je travaille, une collègue présente à ces journées nationales et moi-même leur avons présenté un compte rendu sur le sujet, ainsi que sur les autres thématiques traitées, sous forme de réunion d’information.

Par la suite, au cours de ma pratique, j’ai commencé à effectuer de légères stimulations buccales à l’aide de la tétine d’amusement et de quelques gouttes de lait apportées avec une seringue de 1 ml chez des prétermes en cours d’alimentation entérale. Suite aux demandes du pédiatre et à la sensibilisation qui avait été faite, l’équipe commença à faire de même afin d’accélérer le processus d’autonomisation alimentaire de nos petits patients.

Après une formation sur l’accompagnement de l’allaitement maternel des enfants à terme, mais aussi des enfants prématurés, et avec les conseils d’une collègue consultante en lactation, j’ai pu acquérir diverses techniques de suppléance du sein maternel et poursuivre ainsi différentes investigations de la sphère orale chez l’enfant.

J’ai constaté également à plusieurs reprises qu’un enfant né à terme ayant subi une ou plusieurs chirurgies cardiaques, à qui on avait donc dû court-circuiter la bouche pour fournir les apports, pouvait, lui aussi, présenter des troubles lorsque l’alimentation per os lui était enfin proposée, qu’il l’ait ou non expérimentée avant la chirurgie. L’un de ces cas cliniques a fait l’objet d’un travail de réflexion par un groupe de personnes au sein du service, et a permis de s’interroger sur nos pratiques infirmières, et d’en essayer de nouvelles. J’ai pu assister aux 4ème journées de Rencontres Pluridisciplinaires en région de Bourgogne abordant « les troubles de l’oralité chez l’enfant né prématurément » où cette étude de cas fut présentée. Suite à cette journée très enrichissante et pleine de découvertes en matière de prise en charge de l’oralité, de par mon intérêt grandissant depuis près de deux ans face à la prévention de ces troubles, parce que je projetais d’effectuer ma formation de spécialisation de puéricultrice, et parce que ce problème d’actualité fait aujourd’hui l’objet d’un projet de service, j’ai donc décidé d’intégrer ce groupe et d’orienter mon travail de recherches sur ce thème, afin qu’en tant que future infirmière puéricultrice diplômée d’état je
puisse participer à l’évolution de nos pratiques professionnelles toujours dans le but d’améliorer la qualité des soins apportés à l’enfant.

Mais prendre en charge l’oralité au sein d’un service soulève de nombreuses interrogations :
Comment la prévention des troubles de l’oralité est-elle aujourd’hui effectuée en service de néonatologie et de réanimation néonatale ?
Où en est-on dans la recherche à ce sujet ?
Quelles procédures doit-on suivre, dans un service qui reçoit des enfants susceptibles de développer ce type de troubles précoces, afin de les prévenir ?
Comment instaurer un programme de prévention des troubles de l’oralité au sein d’un service de néonatologie et de réanimation néonatale sans en faire un « soin » supplémentaire, mais au contraire un moment de plaisir et d’échange partagé avec l’enfant ?
Comment inclure les parents dans la prise en charge de l’oralité sans pour autant en faire des soignants ?
Où se situent les limites dans la prévention de ces troubles ? Comment ne pas être trop invasif en pratiquant les stimulations oro-faciales et les techniques de suppléance du sein maternel pour obtenir des bénéfices et ne pas compromettre l’oralité future de ces enfants ?

Afin d’apporter des réponses à mon questionnement j’ai effectué des recherches et écrit un mémoire qui a donné lieu à la réalisation de ce site. Mon désir étant de vous faire partager mes découvertes et mon savoir sur le sujet de l’oralité et la prévention de ces troubles.

 

 
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